Walis Bokan est un farouche guerrier né sur l’île d’Émeraude, une terre étonnement luxuriante et relativement tempérée, qui ressemble à un paradis tropical comparé aux kilomètres de glace aux alentours. C’est là que Walis Bokan a grandi et a vécu dans les traditions de ses ancêtres. Et c’est sans aucun doute ce qu’il ferait toujours, si les forces de Phaethon n’avaient pas débarqué.
Phaethon a apporté à l’île la « civilisation », et cela eut l’effet d’un ouragan dévastateur. Certains habitants résistèrent, certains prirent la fuite. La plupart furent réduits en esclavage, et leurs traditions ancestrales furent interdites. Walis fit le choix de continuer à résister aux envahisseurs, même si cela signifiait l’exil. Il continue à s’accrocher au mince espoir qu’un jour, son peuple sera libre.
Le père de Walis Bokan était un guerrier légendaire. Son grand-père était un guerrier légendaire. Et Walis Bokan, lui aussi, entrera dans les légendes.
Il était tout juste adolescent quand on lui tatoua sur le visage les rayures des guerriers, un immense honneur dans sa tribu. Mais les armes traditionnelles de ses ancêtres se révéleraient insuffisantes contre la puissance de feu largement supérieure de Phaethon. La technologie a peut-être offert la victoire à Phaethon, mais grâce à son courage et à sa détermination, Walis Bokan est parvenu à la rendre amère.
Initialement, l’invasion de Phaethon était si catastrophique que ses commandants ignoraient comment procéder. Le terrain était difficile, et les locaux défendaient chèrement chaque parcelle de l’île. Ils choisirent finalement une solution de génie, qui a bien des fois au cours de l’histoire fait ses preuves. Phaethon s’allia avec les factions mécontentes au sein de l’île d’Émeraude, et par tous les moyens possible, souffla sur les braises de la discorde. L’unité des défenseurs finit par se fissurer, et les soldats de Phaethon n’eurent qu’à se faufiler dans l’interstice pour faire éclater toute résistance.
Walis Bokan et ses compagnons guerriers subirent défaite après défaite, alors que de plus en plus d’habitants joignaient leurs forces avec les envahisseurs. L’exil ou la mort, c’était le seul choix qui leur restait. Mais Walis Bokan décida de vivre. Seul comptait de maintenir en vie le faible espoir de reprendre un jour ses terres ancestrales aux mains de Phaethon.
Quelque temps passa avant que les véritables objectifs de Phaethon ne deviennent évidents. Certaines légendes disent qu’un « pont arc-en-ciel » se trouve sur l’île, et c’est ce qui expliquerait son climat étrangement chaud. La simple possibilité qu’un tel artefact existe était suffisante pour que Phaethon déclenche une invasion. Mais celui-ci resta un mystère. Phaethon ne recula devant rien pour percer le secret de l’île, mais ni les méthodes les plus cruelles, ni l’esclavage, ni la profanation des reliques sacrées ne portèrent leurs fruits. Non seulement les tentatives de Phaethon n’ouvrirent aucune piste sur ce soi-disant « pont arc-en-ciel », mais la destruction de l’écosystème local a commencé à refroidir l’île, qui ressemblait de plus en plus aux étendues gelées aux alentours. Depuis, Walis Bokan se bat avec l’énergie du désespoir, car non seulement il doit accomplir sa vengeance, mais le faire assez rapidement pour sauver son précieux paradis.